

Chroniques des Capétiens
Découvrez les chroniques des Capétiens retraçant l'histoire des premiers rois de cette illustre dynastie, qui régna sur la France pendant plus de 800 ans.

Capétiens
Troisième dynastie française, elle tire son origine des Robertiens, descendant de Robert le Fort, héros franc qui fit face à l'invasion normande. Deux robertiens furent rois lors des derniers règnes Carolingiens, il s'agit d'Eudes et de Robert Ier.
Définitivement attaché au trône en 987 avec l'élection d'Hugues Capet, les Capétiens règneront, via certaines branches cadettes, sur la France sans discontinuer jusqu'en 1792.
Au-delà de la France, des Capétiens règnèrent partout en Europe, influençant profondément le monde médival.
Jean-baptiste mauzaisse, philippe auguste fait elever la grosse tour du louvre vers 1200, 1841. musÉe du louvre

Hugues Capet
Fils d’Hugues le Grand, Hugues Capet est duc des Francs sous les derniers carolingiens. A la mort de Louis V en 987, il est soutenu par la haute aristocratie et l'Eglise pour devenir le nouveau roi.
Cherchant à affermir sa nouvelle autorité, il noue des liens avec ses vassaux et des évêques lui assurant un soutien de taille.
En sacrant son fils Robert de son vivant, il assure une continuité dynastie et pérennise le principe de royauté héréditaire.
Charles de Steuben, Hugues Capet, 1837. château de versailles

Robert II le Pieux
Fils d’Hugues Capet, Robert II, est sacré de son vivant par son père pour assurer, sans querelle, la continuité dynastique.
Son nom de "Pieux" semble paradoxal tant ses histoires conjugales furent complexes et controversées.
Roi de l'an mil, il s'attèle à rattacher certains territoires félons et parvient à obtenir la Bourgogne.
Il renforce progressivement l’autorité capétienne et prépare la transmission du trône à son fils cadet Henri, son fils aîné Hugues étant décédé prématurément.
Merry-jospeh blondel, robert ii, 1837. château de versailles

Henri Ier
Fils cadet de Robert II, Henri est fait duc de Bourgogne après la conquête de la région par son père.
Il subit le courroux des grands et même de sa mère, Constance d'Arles, dur fait de leur volonté d'imposer son frère Robert en tant que roi. Devenu roi, il doit cèder ce riche territoire à son frère.
En l'an 1035, il devient le tuteur du futur Guillaume le Conquérant qu'il protège contre certains seigneurs normands.
Il fonde en 1060 ce qui est aujourd'hui le prieuré Saint-Martin-des-Champs à Paris.
Tout comme son père l'avait fait, il associe son fils Philippe, qu'il a eu avec la princesse Anne de Kiev, au trône.
merry-joseph blondel, henri ier, 1837. château de versailles

Philippe Ier
Fils d’Henri Ier et d’Anne de Kiev, Philippe est associé au trône un an avant la mort de son père en 1060. Trop jeune, il est placé sous la régence de sa mère et de son oncle Baudouin de Flandre.
Il accroît le domaine royal en annexant, entre autre, le Gâtinais et le Vermandois. Il cherche aussi à freiner l’ascension de Guillaume le Conquérant, devenu roi d’Angleterre en 1066.
Son autorité reste toutefois limitée face aux grands féodaux. Il est excommunié pour avoir répudié sa première épouse et épousé Bertrade de Montfort, ce qui nuit à son image de roi chrétien.
À la fin de son long règne, il associe son fils Louis VI au trône et choisit de reposer à l’abbaye de Fleury.
gillot saint -evre, philippe ier, 1837. château de versailles

Le 15 juillet 1099
Prise de Jérusalem par les Croisés lors de la première croisade

Louis VI le Gros
Fils de Philippe Ier et de Berthe de Hollande, Louis devient roi en 1108.
Dès le début de son règne, il lutte contre les seigneurs rebelles pour affermir l’autorité royale. Défenseur de l’Église et des plus faibles, il soutient les communes et les abbayes face aux abus féodaux.
Lors d’une intrusion des troupes impériales allemandes, il mobilise ses vassaux, et leur démonstration de force suffit à dissuader l’envahisseur.
Son fils aîné Philippe étant mort prématurément, il associe au trône son cadet, Louis, à qui il laisse un royaume pacifié et une monarchie renforcée.
merry-joseph blondel, louis vi, 1837. château de versailles

Louis VII le Jeune
Deuxième fils de Louis VI et d’Adélaïde de Savoie, Louis n’était pas destiné à régner. Mais la mort de son frère aîné le conduit quelques années plus tard sur le trône en 1137.
Cette même année il épouse Aliénor d’Aquitaine, apportant à la couronne un immense héritage : Poitou, Guyenne, Gascogne, Limousin. Ce mariage est entaché par l’échec de la Deuxième Croisade (1147-1149) et l’absence d’héritier mâle. Le couple se sépare en 1152.
Aliénor se remarie avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, inversant le rapport de force. Louis se remarie deux fois et obtient un héritier, Philippe, né de son union avec Adèle de Champagne.
Henri de caisne, louis vii, 1837. château de versailles

Philippe II Auguste
Fils de Louis VII et d’Adèle de Champagne, Philippe est sacré dès 1179 du vivant de son père. À la mort de Louis VII en 1180, il devient roi et très vite, il renforce l’autorité royale en s’appuyant sur les villes et la justice.
Il affronte les puissants Plantagenêts : Henri II, puis ses fils Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. Ainsi, il parvient à confisquer une grande partie des possessions anglaises en France : Normandie, Anjou, Maine, Touraine.
Il participe à la Troisième Croisade aux côtés de Richard et de l’empereur Barberousse, mais rentre en France rapidement pour défendre ses intérêts.
En 1214, sa victoire écrasante à Bouvines contre l’empereur Otton IV et les alliés anglo-flamands consacre sa puissance et renforce l’unité du royaume. Fin administrateur, il développe un embryon d’État royal et laisse à son fils Louis VIII une monarchie considérablement renforcée.
louis-felix amiel, philippe ii, 1837. château de versailles

Le 27 juillet 1214
Bataille de Bouvines, Philippe Auguste défait la coalition menée par l'Empereur Otton IV du Saint-Empire

13 juillet 1191
Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion remporte le siège de Saint-Jean d'Acre lors de la Troisième Croisade.

Louis VIII le Lion
Fils de Philippe Auguste et d’Isabelle de Hainaut, Louis est associé très tôt aux affaires du royaume. En 1216, en pleine révolte des barons anglais contre Jean sans Terre, il traverse la Manche et se fait proclamer roi d’Angleterre par les insurgés, bien qu’il ne soit jamais couronné. Il doit toutefois se retirer après la mort de Jean et l’échec du soulèvement.
Devenu roi de France en 1223, il poursuit la lutte contre les Anglais et confirme les conquêtes de son père. Il mène aussi une grande expédition contre les seigneurs du Midi durant la croisade contre les Albigeois, consolidant ainsi l’autorité royale dans ces territoires.
Il décède en 1226 à 39 ans, laissant un puissant royaume à son fils, Louis IX, alors âgé de 12 ans. La régence revient à son épouse, Blanche de Castille.
henri lehmann, Louis viii, 1837. château de versailles.

Louis IX
Fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, Louis IX incarne l’idéal du roi chrétien. Elevé et conseillé par sa pieuse mère, Louis, une fois majeur, gouverne avec sagesse, foi et sens du devoir, faisant rayonner la monarchie capétienne dans tout l’Occident.
Il réforme l’administration en introduisant les prévôts et les baillis, il scinde la cour du roi en cours spécialisées mais frappe également deux nouvelles monnaies. Ses grandes ordonnances règlent certains problèmes comme les duels judiciaires et la guerre privée. Il étend son influence et le domaine royal par son mariage avec Marguerite de Provence, par ses conquêtes et sa diplomatie avec le royaume d'Angleterre.
Auguste de creuse, Louis ix, 1837. Château de versailles

Le 21 juillet 1242
Bataille de Taillebourg, Saint-Louis et son frère défont les troupes anglaises

1248
Saint-Louis dépose la couronne d'épine dans la Sainte Chapelle de Paris

Le 23 janvier 1264
Saint-Louis, médiateur entre le roi d'Angleterre et ses barons

Louis IX, Saint-Louis
Sa magnanimité et sa foi l'entraînent à favoriser le sort des plus pauvres en réparant les injustices dont ils ont pu être victime.
Souhaitant défendre la chrétienté, il mène deux croisades : la VIIème en 1248, en Égypte, où il est fait prisonnier, et la VIIIème en 1270 à Tunis, où il décède de la peste.
Canonisé en 1297, Saint Louis devient l’archétype du souverain juste et humble, servant de modèle à ses successeurs et descendants.

Philippe III le Hardi
Fils de saint Louis et de Marguerite de Provence, Philippe succède à son père lors de la mort de ce dernier aux portes de Tunis lors de la VIIIème croisade.
Lors de son retour en France il perd plusieurs proches dans des épidémies successives. Sacré en 1271, il s'attaque à agrandir le domaine royal et à mater ses vassaux rebelles comme les comtes de Foix et d'Armagnac.
Il soutient son oncle, Charles d'Anjou, lors des Vêpres siciliennes ainsi que le pape contre les gibelins, partisans du saint Empire.
Dans sa campagne en Catalogne, le roi fut défait et perdit la vie en décembre 1285, après avoir contracté la dysentrie. Son fils Philippe IV lui succède.
gillot saint -evre, philippe iii, 1837. château de versailles

Philippe IV le Bel
Fils de Philippe III et d'Isabelle d'Aragon, Philippe IV succède à son père en 1285. Son mariage, l’année précédente, avec Jeanne de Navarre lui apporte la Navarre et la Champagne. S'appuyant davantage sur une administration structurée, il fait évoluer la féodalité vers une monarchie plus centralisée.
Au nord, il affronte la révolte flamande des Mâtines de Bruges, qu’il finit par mater en personne lors de la bataille de Mons-en-Pévèle en 1304. Soucieux de contrôler davantage le clergé français, il entre en conflit avec le pape Boniface VIII, affirmant la suprématie du pouvoir temporel dans son royaume.
Sur le plan économique, il réforme la monnaie, met en place une fiscalité plus structurée et lutte contre les abus. En 1307, il ordonne l’arrestation des Templiers, accusés d’hérésie, et confisque leurs biens.
À sa mort en 1314, son royaume est agrandi, centralisé, prospère, et incontestablement l’un des plus puissants d’Europe.
jean-louis bezard, philippe iv le bel, 1837. château de versailles

Louis X le Hutin
Fils aîné de Philippe IV et de Jeanne de Navarre, Louis est déjà roi de Navarre lorsqu'il succède à son père en 1314.
Héritant d'une situation difficile, Louis reste connu pour l'abolition du servage : "Le sol de France affranchit l'esclave qui le touche".
Son règne très bref, ne fut hélas marqué que par une économie vacillante et une noblesse de plus en plus incôntrolable.
A sa mort en 1316, il laisse la couronne à son fils posthume, le roi Jean Ier, qui ne règnera, hélas, que quelques jours. Son frère, Philippe, hérite de la couronne. Pour la première fois en 300 ans, le roi n'a pas de fils légitime en vie.
octave tassaert, louis x, 1837. château de versailles

Philippe V le Long
Surnommé "le Long" en raison de sa taille, Philippe, fils cadet de Philippe IV, est régent du royaume à la mort de Louis X en attendant la naissance du futur Jean Ier, fils de Louis X. Il ceigne la couronne lors du décès prématuré de son neveu.
En 1320, après une campagne en Flandre, Philippe V le Long obtient l’hommage de Robert III et conclut la paix par la diplomatie. Il centralise les institutions, impose une monnaie unique, normalise les poids et mesures, consulte ce qui sera les Etats généraux et rattache Tournai à la couronne. Il crée la Chambre des comptes et réorganise le Trésor sous la direction d’Henri de Sully.
Souffrant de dysenterie, il meurt le 3 janvier 1322 sans héritier mâle, laissant à son frère Charles le trône et un royaume réorganisé.
charles-alexandre debacq, philippe v, 1837. château de versailles

Charles IV le Bel
Dernier des fils de Philippe IV, il succède à son frère, Philippe V, n'ayant pas eu d'héritier mâle. Charles s'emploie à rétablir une économie stable par des moyens divers.
Du côté de la Guyenne, fief d'Edouard II, roi d'Angleterre et mari de sa soeur Isabelle, les tensions entre anglais et français se font de plus en plus vives. A Saint-Sardos, c'est la rupture mais les français mettent rapidement l'adversaire en déroute. Une paix est signée, mais les problèmes de succession à la mort du roi, mourant sans héritier mâle, feront ressurgir les rivalités, et ce pour un peu plus de Cent Ans...
herminie déhérain, charles iv, 1837. château de versailles

Le 18 août 1304
Bataille de Mons-en-Pévèle, Philippe le Bel vainc les troupes du comte de Flandre